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Article publié le
03/12/2019

Enseignement bilingue. Rencontre FEP-CFDT et DDEC29

Comme nous l’annoncions, nous avons rencontré le 20 novembre 2019, Patrick Lamour, directeur diocésain de l’Enseignement Catholique du Finistère au sujet de l’avenir de l’Enseignement bilingue.

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Ce dernier était accompagné pour répondre à nos questions par Jacques Jegou, responsable 1er degré, Erwan Le Lay responsable 2e degré et Gilbert Bicrel en charge de l’enseignement bilingue. 

Cette rencontre répondait au souhait de notre organisation d’obtenir des réponses aux questions que nous nous posons de manière récurrente. 

 

  1. Le constat : un développement en panne !

La fep-cfdt tout comme les enseignants constatent une stagnation du développement de l’Enseignement bilingue dans notre région. En 2019, 16 nouvelles filières 1er degré ont vu le jour, une seule dans l’enseignement catholique, à Hennebont. Alors qu’en 2014, le réseau représentait 36% de la progression des effectifs bilingues bretons, elle ne vaut plus que 1% en 2018 et 4% en 2019. Le Finistère, n’a pas ouvert de nouvelles filières depuis 7 ans, alors qu’il est très certainement le territoire où la langue bretonne demeure la plus implantée.  L’an passé, la DDEC29 fermait 1,5 poste bilingue équivalent temps plein. 

 

Conséquence probable de cette situation, on observe que les étudiants, parfois formés par le réseau catholique, préfèrent passer le CRPE langue régionale public. Les suppléants également, sonnent davantage à la porte du public ou de Diwan, même si la pénurie de candidats est vécue par les trois réseaux. 

Les représentants FEP ont alerté la DDEC du fait que, sur le terrain, une certaine démotivation s’installe parmi des enseignants connus pour être traditionnellement très impliqués dans le projet. Cela se ressent dans le mouvement de l’emploi où les demandes de mutations vers des postes monolingues ne sont pas rares.

Face à ces constats, quels sont les projets de l’Enseignement Catholique ?

  Dans le Finistère, sur les six projets d’ouverture en 1er degré qui étaient inscrits dans la carte des pôles 2017-18 (Guipavas, Ploudaniel, Plouneventer, St Thonan, Plouguerneau, Kersaint-Plabennec) aucun n’a abouti. La DDEC 29 travaille sur trois nouveaux projets : Gouesnou, Plouedern et Tregunc. Elle se réjouit par ailleurs des ouvertures en 2nd degré au lycée de la Croix Rouge à Brest en 2018 et au collège du Likes à Quimper en 2019.  

La DDEC nous rappelle que la tâche n’est pas facile, qu’elle se heurte à des obstacles : 

- Le contexte démographique, le manque de locaux à disposition, des parents d’élèves trop impliqués dont l’action s’avère contreproductive, la résistance des équipes qui craignent des fermetures de postes monolingues. 

 

Mais ne faut-il voir en ces filières que des points négatifs ?

 

Nous avons rappelé qu’une filière bilingue, outre le fait d’attirer de nouvelles familles vers le réseau, apporte la possibilité pour un établissement d’augmenter le nombre de classes, et donc de temps de décharge pour les chefs d’établissement, voire de renforcer des établissements fragiles, d’avoir un vivier de parents souvent très investis dans le projet de l’établissement. C’est un projet qui est ouvert à tous les enseignants, titulaires et suppléants,  souhaitant se former et soutenus par les dispositifs de financement régionaux et départementaux (desk et skoazell).

Ces arguments, auxquels semblaient adhérer les représentants de la DDEC, sont-ils convenablement explicités et assez tôt dans le cadre d’un projet de création de filière ?  Les moyens humains sont-ils suffisants pour le faire ? Telles sont les réflexions que la FEP a tenté d’initier.

 

  1. Les financements dont bénéficie l’Enseignement Catholique pour soutenir le développement des filières

Autre point abordé, le financement apporté par les Conseils régionaux et départementaux. Nous savions le réseau catholique soutenu pour son engagement dans le développement et la promotion de l’enseignement en langue régionale :  180 000 € annuels de dotation octroyés au CAEC dans le cadre de la Convention Etat-Région signée en 2015.  Au niveau du Conseil Départemental 29, M. Lamour, nous informe que la dotation a diminué, qu’elle s’élève désormais à 30 000 € (en 2013 : 210 000 €* avaient été alloués). Selon lui, cette diminution n’est pas en lien avec le très faible dynamisme du réseau dans le département depuis 7 ans. Une rencontre à ce sujet est prévue entre Mr Lamour et les représentants du Conseil Départemental .

 (* Evaluation publique du conseil général du Finistère-2014

 

De quelle manière est utilisé cet argent public ?

 

La DDEC reconnait qu’il sert pour financer une partie de la rémunération des aides pédagogiques bilingues (ASEM). Ces moyens alloués au développement de l’enseignement de la langue, n’est, selon M. LAMOUR, pas détourné de son objectif au regard des financements accordés sur le même principe aux crèches bilingues. 

La FEP a fait remarquer qu’une initiation au breton dans les classes monolingues pourrait être un facteur de dynamisation des filières déjà existantes, jusqu’ici les cours d’initiation sont plutôt orientés vers le collège.  

  1. Un comité de pilotage « Enseignement bilingue » 

Proposition de la FEP-CFDT en 2018 pour relancer le développement de filières dans le Finistère et une implication plus fortes des personnels,  la création d’ « un comité de pilotage bilingue »  avait obtenu un accord de principe de la part du directeur diocésain.  

 

Est-il toujours d’actualité ? 

 

Mr Lamour a reconnu y être toujours favorable, sous réserve de définir sa composition et ses objectifs et sous autorité de la DDEC. Il pourrait prendre selon lui, la forme d’une cellule de travail composée d’enseignants et de chefs d’établissement qui seraient forces de propositions et de conseils en matière d’attractivité des filières, de visibilité, de formation…

 

Pour conclure …   

La FEP-CFDT sait le contexte difficile et entend les difficultés de l’Enseignement Catholique pour créer de nouvelles filières.  Elle sait aussi que ces difficultés sont vécues par les autres réseaux. L’attachement des Bretons à leur langue régionale et l’engouement global pour le bilinguisme précoce sont des éléments qui ne doivent pas être oubliés.  Leur prise en compte pourrait s’avérer salvatrice à l’avenir, il serait dommage de rater le coche. 


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