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Article publié le
18/12/2017

La FEP au Rectorat

Une tonalité inhabituelle

La FEP CFDT Bretagne représentée par A. JEFFROY (22), M. LE GALL (29),  B. LE PAGE (35), Y. LE RET (56), E. VENNEGUES (BZH), a été reçue, le 13 décembre, au Rectorat,  par M. le Recteur, T. TERRET et M. Le Secrétaire Général, M. CANEROT.

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Après une rapide présentation de notre syndicat, nous avons abordé la politique de l’Education en dénonçant la précipitation des décisions ministérielles : rythmes scolaires du 1er degré, modalités du DNB avec la quasi suppression des EPI, second PP terminale, sans parler de la dictée, de l’uniforme, du recadrage des enseignants. Face à cette politique qui fait la part belle au conservatisme, les enseignants, pédagogues, sont peu reconnus d’autant que les mesures budgétaires soulignent également le mépris de leur  ministre avec le retour du jour de carence, le coup de frein sur le PPCR, la réduction de 20% des postes aux concours. Le Recteur rappelle qu’il y a eu des élections au printemps et que le gouvernement applique les orientations choisies  par les français. Avec les 4 grandes concertations (plan étudiant, apprentissage, enseignement professionnel, rénovation du baccalauréat), la politique éducative est approuvée à 64% par les français.  Il concède que le calendrier est décousu mais rejette la responsabilité sur les choix des médias qui tronquent le discours ministériel. Il justifie la cohérence du programme gouvernemental : 100% de réussite « lire, écrire, compter et respecter les autres »  qui se décline en deux priorités : le premier degré et la voie professionnelle.  Il oublie d’évoquer les mesures budgétaires qui fâchent…

Le deuxième sujet porte sur  le Plan d’Evolution des Formations. La FEP Bretagne déplore qu’il se fasse à moyens constants alors que le nombre d’élèves augmente. Le Recteur souligne que pour la Bretagne rien n’est encore fait. Concernant la voie professionnelle, la FEP Bretagne s’interroge sur le devenir du lycée professionnel : l’apprentissage comme voie élitiste, le statut des enseignants dans les parcours mixtes (scolaire + apprentissage).  M. Terret écarte nos inquiétudes car les discussions sont en cours et le développement de cette voie se fait également en lien avec la réforme du bac. Il ajoute qu’en matière de voie professionnelle, c’est la Région qui est de plus en plus prescriptive et  qu’il sera demandé aux deux réseaux de remonter leurs souhaits concernant l’évolution de leur PEF.  Alors qu’il annonce l‘instauration d’un groupe de travail avec quatre chefs d’établissement du privé, il récuse, avec une légère exaspération, la demande de la FEP d’y intégrer des représentants des  syndicats des maitres.

Le troisième point de discussion concerne la précarité des 2000 maitres délégués de l’Académie : bas salaires, incertitude sur l'avenir, conditions de travail difficiles, éloignement du domicile, service sur plusieurs établissements, temps incomplets, formations limitées, interruption plus ou moins longues entre 2 suppléances, retard de paiement, informations pas toujours fiables. Nous informons que nous organisons au moment de cette réunion au Rectorat des rencontres dans 5 villes de l’Académie pour l’amélioration des salaires et pour la recherche de solution permettant  à une majorité de  DA et suppléants de devenir titulaires. C’est une question de respect, de considération et aussi d’attractivité pour le métier, d’autant que  la réduction drastique du nombre de places au concours 2018 est inquiétante. C’est un signal fort négatif de l’Etat, vécue comme une blessure et un découragement par les collègues. Face à nos revendications précises, le Recteur nous rétorque qu’il connait le problème des DA car il les entend souvent sous ses fenêtres. Le Secrétaire Général prend la parole pour expliquer qu’en matière de paiements des salaires des maitres délégués des solutions sont effectivement à apporter. Il faut ouvrir des discussions avec les instances du réseau privé pour réduire  l’émiettement des supports, des contrats qui constituent autant de freins au paiement rapide et lisible des DA. La Fep Bretagne se déclare satisfaite de cette démarche.

 

Le nouveau point sur la laïcité s’ouvre sur le sujet de l’utilisation par l’enseignement catholique  du portail de Toutatice. Il suffit d’un clic pour arriver sur le Notre Père ; nous évoquons la liberté de conscience que notre statut garantit. Il faut bien le dire : le recteur n’a pas du tout apprécié d’avoir pointé ce « détail ». Il accuse une fin de non-recevoir arguant du fait que ce site est fondé sur la confiance des partenaires, qu’il n’y a pas de modérateur et qu’il n’envisage absolument pas de convoquer les  syndicats de maitres aux réunions de travail sur ce sujet. Sur les journées pédagogiques à vocation mennaisienne qui ont eu lieu dans le Finistère, le Recteur a adressé un  courrier aux chefs d’établissements concernés rappelant les obligations de services. Il s’adressait aux directions et non aux enseignants et, d’ailleurs, il n’envisage ni de communiquer avec eux sur ce sujet, ni d’en faire une généralité.

 La FEP pose la question de l’IMP ASH dont le montant-plancher 1 250€ quand  le montant-plafond atteint 2 500€. En effet,  nous l’interrogeons sur les critères qui font que  c’est le montant le plus bas qui est octroyé aux enseignants. Le Rectorat de Rennes a retenu ce montant car c’est celui qui est communément attribué dans les autres académies. Cette IMP se négocie actuellement au ministère et correspond à une augmentation par rapport à celle de 900 € distribuée auparavant.

Concernant le mouvement de l’emploi, la FEP Bretagne réitère ses demandes pour éviter les refus des chefs d’établissement. Elle propose, comme il était fait auparavant, de ne nommer personne  quand l’enseignant nommé était refusé. Le Rectorat peut proposer deux types de réponse : l’une « Ressources Humaines » et l’autre plus politique. C’est la première qui est retenue car elle propose une sécurisation des parcours : lorsqu’un chef d’établissement ne veut pas d’un professeur, sa situation peut devenir problématique.

Tout au long de la rencontre, nous avons porté nos revendications, nous les avons argumentées. Mais,  nous n’avons pas senti, de la part du Recteur, l’écoute attentive à laquelle nous sommes généralement  habitués. Les sujets se sont succédé et l’impatience du Recteur était palpable. Il nous a répondu d’une façon très politique, sans cacher son hostilité face aux demandes syndicales. Le Ministre nous méprise, le Recteur s’en fait l’écho.