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Article publié le
22/09/2019

Bilan social académique de l'académie de Rennes

Le Rectorat vient de publier le Bilan Social Académique 2018. Ce bilan, désormais effectué chaque année, permet d’observer des tendances académiques dans une vision collective et dynamique.

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Le document « bilan social »  est consultable sur le site du Rectorat (Toutatice) et sur le site http://fepcfdt-bretagne.bzh . Ce dossier est un outil du dialogue social et présente, objectivement et en toute transparence, des indicateurs sur le parcours de vie professionnelle des enseignants. 

Cette publication sert de support au dialogue social entre les élus CCM et le Rectorat.

Effectivement, à la lecture du rapport, des questions se posent sur l’emploi, les conditions de travail, les pratiques professionnelles, la santé, les arrêts de travail, la fin de carrière et les problématiques du métier. Sans vouloir comparer ce qui n’est pas toujours comparable, force est de constater que des nuances non négligeables persistent entre le réseau public et le réseau privé.

 

Quelques chiffres

  • 46 877 emplois (Equivalent Temps Pleins) dans l’académie, ce qui représente 53 403 personnes dont 38 792 femmes (72,6%). 
  • 16 203 agents de droit public exercent dans le réseau privé sous contrat pour un total de 15 146  ETP, soit 37,8% des enseignants. 5 903 enseignants du réseau privé exercent dans le 1erdegré et 10 300 dans le 2nddegré.
  • Le budget global est de 2 812 711 371 €, dont 724 756 583 € pour le privé sous contrat (25,7%). L’enseignement public dispose de 1 919 070 945 €.
  • Le taux de féminisation dans le secteur privé est de 74, 7 % contre 69,3 % dans le secteur public. Il atteint 91,4 % dans le 1er degré contre 67,7% dans le 2nddegré.
  • L’âge moyen d’un enseignant est de 45 ans. La courbe est légèrement vieillissante avec une augmentation de 0,9 depuis 4 ans : effet retraite et exigence du Master.

Particularités du réseau privé :

 

Les grandes lignes de répartition

  • Répartition catégorielle : 16 165 agents de droit public sont en catégorie A et 38 (instituteurs) demeurent en catégorie B (ils étaient 166 en 2013 contre 15 884 en A).
  • Répartition départementale: 2 318 enseignants dans le 22, 4 402 dans le 29, 5 142 dans le 35 et 4 341 dans le 56.
  • Répartition sectorielle : dans le 1erdegré, on compte 5 312  titulaires et 591 suppléants ; dans le second degré, on dénombre  8 841 titulaires et 1 459 maîtres délégués auxiliaires.
  • Départs en retraite : Au cours de l’année scolaire 2017/2018, 368 enseignants du privé sont partis en retraite à un âge moyen de 62 ans pour les hommes et de 60,2 pour les femmes. 

Les marges de progression 

  • Problème de « sous-statut », de précarisation et de salaire : On compte encore 38 instituteurs, 75 AE, et 2 050 MA. Certes, les 2 premiers chiffres ont réellement diminué. Par contre, le nombre de MA reste stable (2 055 en 2015). Cette situation n’est plus tenable. Les revendications de la FEP CFDT pour la résorption de la précarité  (postes aux concours internes et réservés, liste d’aptitude) et l’amélioration des salaires et conditions de travail s’avèrent cruciales pour éviter à l’Etat, via l’enseignement catholique, d’être employeurs de travailleurs pauvres. Les collègues précaires méritent une autre considération. Les concours réservés ont été une vraie réponse, cependant l’effet est resté limité par rapport aux besoins. Ce dispositif ayant disparu, la diminution drastique du nombre de postes aux concours montre que l’Etat ne veut pas résorber la précarité.
  • Accès à l’Agrégation faible : 3 % des enseignants du 2nddegré privé contre 11,7 % dans le réseau public. Que signifie cet écart ? Par ailleurs, les femmes pourtant prépondérantes en nombre, sont moins représentées à ce niveau. Comment l’expliquer ? Comment y remédier ?
  • Réussite aux concours :Sur 487 candidats présents, 110 ont obtenu le concours de professeur des écoles. Pour le second degré, nous comptons 265 lauréats pour 1 308 présents aux concours : 17 agrégés, 28 PEPS, 191 certifiés et 29 PLP.

Des chiffres qui interpellent et confirment nos revendications syndicales

  • Un prof du privé coûte moins cher ! Du 724 756 583 € pour 15 146 emplois, cela revient à un Coût global de 47 851 € par emploi dans le réseau privé. Dans le réseau public, ce chiffre est très nettement supérieur. Cela s’explique en partie par l’histoire, les carrières et les statuts. La précarité et le taux d’accès aux concours résultent des choix politiques, voire financiers de l’Etat employeur. Par souci de justice sociale, ce différentiel se doit d’être sérieusement atténué. La FEP CFDT a des propositions !
  • La seconde carrière n’existe pas ! Seuls 2 enseignants ont bénéficié de l’IDV (indemnité volontaire de départ) sur un total de 17 démissions.
  • Le temps partiel est choisi par 13,6% des enseignants du 1er degré et par 8,3% des enseignants du 2nddegré. Il concerne principalement les périodes où les enfants sont en bas âge et les périodes de fin de carrière. 25,9 % sont des temps partiels de droit. Au total 1 654 enseignants exercent à temps partiel, ce qui représente 10,2% de l’effectif global de l’Académie. Au niveau national, ce chiffre n’est que de 8,2%.
  • 25,2 % des enseignants du 2nddegré travaillent sur plusieurs établissements. 8,7 % d’entre eux exercent sur au moins 3 villes. Ces chiffres sont impressionnants et inquiétants. Comment les réduire ?
  • La mobilité répond à 57,8% des demandes de mutation et à 100 % des résolutions de pertes d’heures ou d’emplois en 2nddegré. De plus, les stagiaires trouvent généralement une affectation dans l’Académie.
  • Les congés de maladie ordinaire  concernent ¼ des agents. Cependant,  ils restent inférieurs dans l’Académie par rapport au national. Les enseignants du privé sont moins nombreux à prendre des arrêts mais les durées sont plus longues, notamment en 1erdegré : Les enseignants du 1er degré évitent de prendre un arrêt d’1 ou 2 jours car ils ne sont pas remplacés et cela pose le problème de l’accueil des enfants. En 2nddegré, le non accueil est moins problématique, mais dans plus des 80% des arrêts, il n’y a pas de remplaçant.
  • Des collègues sont en congés de longue durée pour raisons de santé. Ils concernent majoritairement les plus de 50 ans. Il est indispensable que le Rectorat fasse la lumière sur les causes professionnelles de ces arrêts.
  • 108 enseignants sont en congés parental, avec une quasi-exclusivité féminine. 301 professeurs sont en disponibilité et 48 en congés de formation.
  • Le service social académique s’avère correspondre à un réel besoin : Il a accueilli 288 enseignants du privé et 1 196 du public.
  • 214 316 € sont consacrés à l’action sociale sous 3 rubriques : aide pour 74 enfants en situation de handicap, aide à la restauration pour 1 012 enseignants, aide aux vacances pour 154 enfants.
  • Les CCM où vos élus vous représentent se sont réunies 10 fois dans l’année. Le dialogue s’effectue aussi en groupe technique, en réunions spécifiques ou lors de rencontres bilatérales.

Egalité hommes-femmes :

L’Académie publie aussi, pour la 1èreannée, un rapport de situation comparée relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Cela s’inscrit dans une démarche de labellisation « Egalité et Diversité ».

  • Le secteur privé est plus féminisé que le secteur public : 74,7% contre 69.4 %.
  • La part des femmes parmi les enseignants diminue lorsque le niveau d'enseignement s'élève : elles sont 82,6 % dans le premier degré public, 58,6 % dans le second, respectivement 89,2% et 66,4 % dans le secteur privé.
  • Dans le second degré, le taux de féminisation varie selon les corps : minoritaires parmi les professeurs de chaire supérieure (32% dans le secteur public, 18% dans le secteur privé), les femmes le sont également parmi les professeurs agrégés du secteur privé (48 %) et les professeurs PLP du secteur public (47%).

En conclusion

La FEP-CFDT salue la qualité et la pertinence de ce rapport fort instructif et de son annexe. Cependant, pour notre syndicat, le dialogue social doit encore être renforcé. Cet outil présente des constats et permet de mesurer des avancées obtenues. Il pointe aussi des difficultés récurrentes qui méritent toute notre attention et celle des autorités compétentes. D’autant que ces problématiques trouvent une caisse de résonnance dans les sollicitations qui émanent de nos adhérents. Utilisons ce bilan pour nourrir le dialogue social, affiner nos revendications en les rendant encore plus pertinentes dans l’objectif d’améliorer les conditions d’exercice du métier. La FEP CFDT porte avec force et conviction ces revendications au Rectorat. Actuellement, elle travaille principalement à la résorption de la précarité, à l’amélioration des conditions d’exercice du métier et à l’évolution des salaires. 

En s’appropriant ce bilan, chaque section syndicale est aussi en capacité de mener, au sein de son établissement, via les Instances Représentatives du Personnel, une démarche revendicative constructive. 

Bernard Le Page

 


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