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Article publié le
01/06/2017

Education

Harcèlement ou chamaillerie ?

Suite à des situations qui dégénèrent entre parents et équipes enseignantes, la problématique du Harcèlement et de sa prise en compte se pose.
Alarmée, la FEP-CFDT a été reçue au Rectorat pour évoquer les problématiques liées au Harcèlement.

Le terme de « Harcèlement » est un terme juridique (Article 222-33-2-2 du code pénal) faisant référence à une définition précise : « Le fait de harceler autrui par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende ». Le harcèlement en milieu scolaire, moins visible que les violences paroxystiques, comme les bagarres, dégrade de manière insidieuse et durable, le climat scolaire, au sein des écoles et des établissements, c’est donc bien un délit, et comme pour tout délit, la victime est en droit de porter plainte.

Il faut donc être vigilant (et alerter les parents, les familles) sur l’usage des termes qui ne doit être abusif. En effet, une chamaillerie sur la cour de l’école, une insulte, des disputes ne sont pas à proprement parler du Harcèlement. Il faut bien faire la distinction entre des problèmes éducatifs : respect des règles de politesse, respect des règles de vie de la classe, ou de l’établissement, des moqueries ou usages d‘insulte et des réelles situations de harcèlement.

Alors comment faire la différence ?

La parole de l’enfant et de sa famille ne doit pas être négligée. Elle doit être entendue, recueillie, permettant de relativiser les faits si cela est nécessaire, mais surtout afin de permettre au dialogue famille et équipe-enseignante de ne pas être rompu (les articles dans la Presse pourraient peut-être être ainsi évités). Il faut laisser la parole se libérer, seul moyen pour l’enfant et sa famille d’être pris au sérieux dans sa demande.

Un outil permet de recueillir cette parole et à l’avantage de synthétiser les informations données par les différents acteurs : élève, famille, équipe éducative. En effet, des faits repérés peuvent ne pas interpeller les adultes en raison de leur banalité. Cette grille des signaux peut servir quand nous sommes confrontés à des doutes sur une situation de harcèlement, elle permet de croiser les regards sur une situation et ainsi de déterminer, de manière conjointe avec les différents partenaires (enseignants, personnels périscolaires, agents techniques, famille, autres élèves etc… ) s’il y a harcèlement ou violence.

Cette grille peut aussi servir dans les entretiens avec des élèves victimes, auteurs, témoins pour objectiver les faits.

Elle est aussi intéressante pour former des équipes et montrer ainsi à chacun les points de vigilance à adopter.

Lorsque la situation de harcèlement semble avérée (grâce au traitement de la grille des signaux), différentes possibilités sont proposées à l’équipe éducative et en premier lieu au Chef d’Etablissement (responsable et garant de la mise en place dans son établissement de l’article D 411-2 du code de l’éducation, sur « la protection et la sécurité des enfants dans le cadre scolaire (…) contre toutes les formes de violence et de discrimination) :

Rencontrer les parents (s’ils n’ont pas été entendus précédemment)
‚Faire appel à l’IEN.
ƒContacter l’Inspection Académique du département. Un référent sera déligenté pour écouter, recueillir les témoignages, observer la grille des signaux et statuer sur la légitimité du harcèlement.