Une première alerte à amplifier !
A Brest, Quimper, Morlaix, Lorient, Vannes, St Brieuc et Rennes, plus de 3 000 manifestants ont dénoncé les suppressions de postes. Avec près de 10 000 grévistes en Bretagne, ce mouvement est une première alerte pour le gouvernement. Certes, ce n’est pas suffisant pour enrayer la politique désastreuse de l’Education. Il nous faudra, collectivement prendre conscience de l’ampleur du problème pour réagir à nouveau début 2019 si nous n’acceptons pas que ce quinquennat soit, à l‘instar de celui de Sarkozy, une catastrophe pour le système éducatif.
Dès septembre prochain, la suppression de 2650 postes d’enseignants dans le second degré concernera les réseaux publics et privé sous contrat. Le réseau privé, enseignement catholique et Diwan, devrait perdre 550 postes. La Bretagne sera particulièrement impactée. Cette décision gouvernementale est particulièrement inadaptée à un moment où les effectifs sont en hausse. Qui plus est, le ministre prévoit déjà d’accentuer les pertes d’emploi en 2019 et 2020.
Nous retrouvons, comme en 2007, une logique budgétaire désastreuse. Et, c’est à cette logique que répondent les réformes des lycées, LEGT et lycées professionnels. Dans les deux cas, derrière le discours angélique, se cache l’objectif premier de réduire drastiquement le nombre d’emplois. C’est ce qui explique probablement aussi la forte présence des enseignants de lycée professionnel, particulièrement inquiets, dans la manifestation.
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Extrait de « Ouest-France » du 13 novembre :
Les profs du privé étaient là, eux aussi. Comme Bernard Le Page, de la FEP-CFDT, professeur à Cesson-Sévigné. « Notre ministre Blanquer fait beaucoup d’affichage, c’est un bon communicant, mais on se croirait revenus aux années 2007-2008 qui s’étaient déjà soldées par des baisses drastiques du nombre de postes. Et ce sont les jeunes que nous formons, en particulier ceux de la filière professionnelle, qui vont en pâtir. »
Les enseignants sont d’autant plus inquiets que les effectifs devraient augmenter à la rentrée 2019. « En clair, on nous demandera de faire encore plus avec encore moins de moyens », résume un autre enseignant.
La CFDT alerte les députés
En amont de la manifestation, Bruno Lamour (FEP), Catherine Nave-Bekthi (SGEN) et Laurent Berger (confédération) ont exprimé les revendications CFDT auprès des députés lors d’une rencontre organisée devant l’Assemblée Nationale. Plusieurs députés ont ainsi interpellé JM Blanquer lors du débat parlementaire du 13 novembre
Le mépris de Blanquer
Le ministre tire sur les syndicats. Il lâche quelques chiffres sur les suppressions de postes. "La partie significative portera sur les stagiaires (du fait de la baisse des postes mis aux concours). Les postes à temps pleins devant élèves diminueront de 675 à la rentrée". Le ministre aime les sophismes : « puisque beaucoup d'heures d'enseignement n'apportent pas de très bons résultats, il est sans effet de les diminuer ». Puisque créer des postes ne résout pas tous les problèmes de l'Education nationale, supprimons-en. "Ne focalisons pas sur les postes qui ne sont pas l'alpha et l'omega de la politique éducative"...
Dans l’immédiat
La FEP CFDT a aussi lancé une pétition en ligne et poursuivra ses démarches au Rectorat et au Ministère pour refuser ce choix politique et financier particulièrement néfaste au système éducatif, aux élèves et aux enseignants.