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Article publié le
08/02/2019

Audience de la FEP au Rectorat : échanges francs et cordiaux

Mardi 5 février, une délégation de la FEP-CFDT Bretagne (E. Vennegues, B. Le Page, N. Parrot et C. Le Crom) a rencontré M. Canerot, secrétaire général du Rectorat de Rennes.

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La FEP CFDT a tout d’abord remercié les services du Rectorat qui ont supervisé les élections CCM : bien que largement victorieuse, elle déplore néanmoins le taux trop élevé d’abstention. Consciente qu’on ne reviendra à un vote à l’urne, elle demande néanmoins que le système du vote électronique soit simplifié afin de ne pas perdre des électeurs pour des raisons techniques. 

 

C’est autour du sujet crucial des pertes de postes que les questions s’orientent ensuite. La perte de 127 ETP est considérable et très vivement critiquée par nos syndicats bretons. M. Canerot évoque, alors, la problématique du premier degré : le maillage nécessite beaucoup de moyens… A part les emplois ciblés « réussite éducative » dont vont bénéficier quelques écoles, et, contrairement au public, dans le privé, il n’existe pas de REP, donc pas de dédoublement des CP/CE1 ! Mais L’Ecole Catholique veut-elle entrer dans cet étiquetage ? La pression démographique est très forte en collège où l’on va accueillir 900 élèves de plus. On constate de grosses disparités départementales. La DGH des collèges est calculée sur les structures, mais elle peut être bonifiée si l’Indice de Positionnement Social est faible. Cela concerne en particuliers quelques collèges ruraux publics ou privés où on évite les 6èmes surchargées et où on minore les fermetures. Là aussi, c’est le maillage dense du secondaire catholique qui diffère  du public avec beaucoup de petites structures collégiennes et lycéennes. Dans un contexte de maitrise de l’emploi public et d’équilibrage des 2 réseaux, il faut rendre des postes. Mais la répartition octroyée au réseau privé résulte également des arbitrages du Secrétariat de l’Enseignement Catholique pour qui  la Bretagne est sur-dotée. Concernant le bilinguisme, si l’objectif est de le développer, aucun moyen ne vient en plus….

 

Ensuite, nous abordons les réformes des lycées. La FEP CFDT réclame un blocage des suppressions d’emplois. En effet, si les réformes sont vécues par les collègues comme un moyen de supprimer des postes, cela ne les encourage pas à les mettre en œuvre. Quant aux heures supplémentaires défiscalisées, nous ne partageons pas l’enthousiasme du secrétaire général. Pour la FEP CFDT, c’est un procédé injuste car le 1er degré et ceux qui sont à temps partiels ne peuvent  pas y prétendre ; pour les  collègues du secondaire qui s’investissent consciencieusement dans leur travail, les 18 heures de face à face élèves leur suffisent amplement. 

 

Le secrétaire général reconnait que la réforme du lycée général et technologique aura un effet sur les structures et sur les moyens. Pourtant, d’un point vue macro, il y aura une faible augmentation du H/E. Mais au sujet des 40 emplois sur consommés en HS, M. Canerot nous oppose la responsabilité de certains chefs d’établissement qui émiettent les emplois, « mettent au frigo » certaines heures qu’ils ressortent ensuite. Le Rectorat met tout en œuvre pour réguler en travaillant sur des temps pleins, en identifiant des berceaux de stagiaires et en répartissant les HS : il faut convaincre !

Sur le fond de la réforme des LEGT, la FEPCFDT souligne la difficulté à appréhender, aujourd’hui, l’orientation. On manque d’outils précis. Elle déplore également les disparités d’offre entre les lycées. Concernant l’orientation, de nouveaux outils apparaissent. Mais, de toutes les façons, le ministère ne souhaite pas une orientation prématurée. Quant aux spécialités, tous les lycées ont les 7 spécialités génériques à l’exception des établissements qui étaient déjà spécialisés. On veille aussi  à accompagner les lycées ruraux en leur donnant un petit volant d’heures supplémentaires. Concernant les options, on a répondu aux établissements qui ont une ressource humaine pérenne. L’engouement pour l’option NSI va retomber cependant elle exige de se former. Et M. Canerot nous rappelle le choix que le SGEC a fait de construire sa propre offre de formation alors que les enseignants du privé étaient invités aux côtés de leurs collègues du public à suivre les cours à l’université de Rennes 1. 

Le  baccalauréat va aussi évoluer avec une réduction des épreuves ponctuelles et une augmentation du contrôle continu. Les collègues craignent de passer leur temps à évaluer entre les bacs blancs et les épreuves communes. Effectivement, il faudrait éviter un surcroît d’évaluations aux dépens de l’enseignement. En ce qui concerne les devoirs communs, les enseignants auront accès (comme les lycéens) à une banque de devoirs, les copies seront dématérialisées, brassées et distribuées aux correcteurs (Santorin). Ce sera expérimenté pour les épreuves scientifiques anticipées. 

 

La FEP CFDT dresse un tableau des spécificités du lycée professionnel : une pédagogie novatrice, des publics complexes, la réforme Darcos mal vécue… et aujourd’hui une nouvelle réforme qui fait peur. Mixité des publics, mixités des parcours, réduction des heures élèves, statut des PLP et le co-enseignant imposé ! Ce dernier est déjà  bien vécu par ceux qui le pratiquent par choix mais l’imposer chaque risque de la dénaturer et d’être contreproductif! M. Canerot comprend les bouleversements en cours mais il souligne que des référents se forment pour créer des outils et armer les équipes. Il concède que les délais sont très tendus. Pour lui, il n’y aura ni réduction des moyens professoraux, ni évolution du statut. D’ailleurs il le déplore personnellement ;il aurait préféré que l’on profite de cette réforme pour réinventer un nouveau modèle économique. En effet, il pense qu’une évolution du statut des PLP est nécessaire pour maintenir l'emploi ; la population scolaire se réduit, l’appétence pour l’apprentissage augmente et la formation continue croît.

Sur les évolutions de carrière des enseignants, le secrétaire général et la FEP CFDT Bretagne font le même constat. L’accès à la classe exceptionnelle est très insatisfaisant. C’est un système de promotion très injuste : le traitement des  2 viviers n’est pas équitable et beaucoup de promotions sont perdues.Le Rectorat a demandé des assouplissements mais rien n’est dit au ministère. Quant à l’avis lors des rendez-vous de carrière, il est intangible et vécu comme arbitraire. C’est une règle ministérielle qui s’avère frustrante pour tout le monde. 

L’entretien s’achève le sujet de la précarité et notamment sur le passage de certains  MA2 en MA1 qui a induit des pertes de salaires.M. Canerot prend en compte les demandes FEP CFDT et va voir ce qu’il peut envisager pour ces 250 personnes concernées sur les mille agents ayant bénéficié du dispositif. Il va également interroger ses services sur certaines anomalies dont celle de la non-prise en charge des heures de déplacement pour des DA sur plusieurs établissements … 

Somme toute, l’entretien s’est révélé assez riche et les échanges francs et cordiaux.

Pascale  Guiguen  


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