Edito

La lutte contre le harcèlement : Le privé également concerné ?

Depuis plusieurs mois, les médias ont témoigné de tragiques histoires de harcèlement dans la sphère scolaire. La FEP-CFDT sensible à la question du climat scolaire depuis plusieurs années, alerte sur ces menaces qui pèsent sur nos élèves accentués par la généralisation des réseaux sociaux….

651603-toulouse-affiche1315-college-albert-camus-harcelement-ne-vous-murez-pas-dans-le-silence-ministere-education-nationale-766x438.jpg

Gabriel Attal nouveau ministre de l’éducation mais aussi communicant expert, s’est exprimé au début du mois de novembre pour annoncer qu’il prenait cette question à bras le corps en instaurant un plan de lutte contre le harcèlement. Ainsi de manière retentissante, Gabriel Attal annonce une journée dédiée à la question du harcèlement dans les écoles le jeudi 6 novembre inaugurant la mise en œuvre de ce plan. Une grande enquête va donc être développée dans tous les établissements scolaires ? TOUS, vraiment TOUS ? Si la Fep ne peut que se réjouir de cette initiative, nous avons rapidement fait le triste constat que pour les établissements privés, aucune information, aucun questionnaire n’avait été transmis… Très rapidement, nos collègues, nos directeurs, nos responsables de vie scolaire ont pu s’en émouvoir. A juste titre. N’y a-t-il pas de harcèlement dans nos écoles ? 

En effet, le questionnaire sur le harcèlement n’a été « prévu » que pour l’enseignement public tel qu’il a été rédigé dans le décret. Or, la FEP a déploré cette discrimination lors d’une réunion extraordinaire du CSE (Conseil supérieur de l’éducation). Elle a exigé un vote pour une extension de ce décret. Si les syndicats du public ont suivi dans leur grande majorité (95 % « Pour »), le changement de ce décret ne pouvait juridiquement passer. Le privé n’a donc pas pu bénéficier de ce plan. Toutefois, on ne peut que s’interroger sur le positionnement de l’enseignement catholique à ce sujet. En effet, lors de ce vote, une des organisations de chefs d’établissements du privé, a voté « contre ». L’APEL s’est aussi abstenu. Bien entendu, cela ne signifie pas que l’enseignement catholique ignore ces problématiques et les enjeux du bien-être à l’école.   Le SGEC s’est déjà préoccupé de cette question du harcèlement. Il a développé sa propre plateforme de vigilance et de prévention dénommé « Plan boussole » (voir lien à suivre). Il considère aussi que le questionnaire du ministère « intéressant dans la mesure où il peut permettre une sensibilisation de proximité et l’éventuel repérage des faits de harcèlement ou des signaux d’alerte » . Le SGEC laisse donc le soin aux établissements privés qui le souhaitent de le faire passer à leurs élèves. C’est ce qui a pu se faire dans certains établissements de Bretagne d’après nos retours. Toutefois, nous ne pouvons que nous interroger sur deux manières de traiter un même sujet. Hormis quelques écoles, la grande majorité des établissements privés sont sous contrat avec l’Etat. Nous déplorons donc qu’un décret sur un sujet aussi sensible ne concerne que l’enseignement public. Si des enquêtes sont effectuées dans nos établissements, le ministère en aura-t-il malgré tout connaissance ou cela ne se limitera-t-il qu’à un usage interne ? Qu’il sévisse dans le public ou dans le privé, le harcèlement dont sont victimes nos élèves, reste le même. Rien ne justifie donc que le traitement de cette cause nationale soit différent d’une école à une autre. Nous constatons alors qu’il subsiste encore du chemin à parcourir afin que s’applique pleinement l’engagement de l’Etat vis-à-vis du contrat d’association. 



 

La Fep-CFDT soutenue par les syndicats du public dans la lutte contre le harcèlement - CFDT

Plan boussole - Prévention harcèlement enseignement catholique (enseignement-catholique.fr)









©2017-2023 Azimut - Création sites internet & Bornes interactives
Mentions légales | Plan du site