Monsieur le recteur d’académie,
Monsieur le Directeur de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt
Messieurs les directeurs diocésains de l’académie de Rennes,
Au terme de la journée de recueillement du lundi 16 octobre 2023, la FEP-CFDT Bretagne a malheureusement constaté qu’un nombre important d’établissements sous contrat n’ont pas suivi scrupuleusement la demande de M. Attal et M. Fesneau, de banaliser un temps d’échange de 8h à 10h pour
les personnels de l’éducation.
Beaucoup de nos collègues nous ont interpellés ce week-end pour nous alerter et nous faire part de leur émoi
face à ce qu’il semble être un non respect des consignes du ministre de l’éducation.
Nous pourrons vous transmettre leurs messages si vous le souhaitez.
La FEP-CFDT Bretagne s’interroge une fois de plus, sur les libertés que l’enseignement catholique s’octroie
sur les obligations qui s’imposent à lui et en l’état, aux injonctions du ministre de l’éducation.
Notre fédération avait donné consigne « aux militantes et militants de nos syndicats en régions et présents
dans les établissements de mobiliser leurs collègues pour s’opposer à toute direction qui refuserait ce temps
voulu par le ministre ». Elle considère que « certains chefs d’établissement n’ont fait preuve d’aucune
humanité et ne respectent pas la mémoire de notre collègue Dominique Bernard lâchement assassiné
vendredi dernier ».
De nombreux témoignages d’enseignants de notre réseau breton, mais aussi de parents d’élèves nous sont
parvenus le week-end du 15 et 16 octobre derniers et le lundi 17 octobre montrant leur effroi et leur
incompréhension sur le fait d’assurer les cours « normalement ». Les arguments ont été, assez étonnamment, toujours les mêmes : transports scolaires et sécurité des élèves avec le nouveau stade du plan Vigipirate. On nous a présenté ici l’argument du pragmatisme et de limiter les contraintes.
Mais n’était-ce donc pas le moment d’élargir notre perspective et de prendre de la hauteur ?
Notre ministre Gabriel Attal ne dit-il pas : « J’ai conscience des complexités pratiques de cette décision pour
de nombreuses familles. […] Je fais confiance aux équipes de direction pour organiser cet accueil temporaire
en lien avec les collectivités. Je suis convaincu que les employeurs seront tolérants avec leurs salariés
parents d’élèves contraints d’arriver un peu plus tard au travail. Car toute la Nation fait bloc derrière vous
et est consciente du besoin qui est le vôtre de vous retrouver ensemble ».
Le ministre de l’agriculture dit : «… face à l’innommable, notre force viendra de l’unité et de notre fidélité aux valeurs qui fondent notre engagement au service de l’école, et de l’unité de la société, à commencer par les élèves et leur familles, autour de notre école …. »
Certaines tensions se sont produites entre communautés éducatives et personnels de direction.
Les équipes, toutes les équipes, avaient besoin de ce temps de recueillement, de concorde nationale.
C’est justement en supportant ces astreintes qu’une Nation peut faire bloc et montrer son unité face à la
barbarie et l’intolérance.
Car c’est ainsi de compromis en compromissions qu’insidieusement se sont délitées l’institution scolaire et
l’image de l’enseignant et que vendredi, trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, un autre professeur a
payé de sa vie pour avoir exercer son métier.
La FEP-CFDT Bretagne espère que ces agissements n’auront plus leur place dans l’enseignement privé sous
contrat d’État.
Les élus FEP-CFDT à la CCMA de Rennes et membres du CREA