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Article publié le
03/02/2023

Rentrée 2023 : DGH, réformes, salaires, pouvoir d’achat, le compte n’y est pas.

En groupe de travail au rectorat le 2 février dernier, la FEP Bretagne exprime sa désapprobation.

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Comme chaque année, le FEP CFDT Bretagne s’est rendu au rectorat afin de participer au groupe de travail académique (GTA). Cette réunion a pour objectif pour l’académie de présenter les moyens alloués aux établissements de Bretagne en terme de poste (exprimés en ETP = équivalent Temps Plein). On pourrait dire sommairement qu’il s’agit de la « DGH Bretagne ». L’administration défend son projet en s’appuyant tout d’abord sur la démographie. Mais les choix s’opèrent cependant depuis le ministère mais aussi par la politique de l’enseignement catholique à l’échelle du SGEC (secrétariat général de l’enseignement catholique). Autant dire que depuis plus de cinq ans, les choix opérés ne sont nullement satisfaisants. Nous avons donc exprimé par une déclaration liminaire nos inquiétudes mais aussi notre colère. En effet, la Bretagne va perdre ou rendre 123 ETP :   70 en 1er Degré et 53 en second degré. Ce calcul s’appuie sur une baisse démographique importante en particulier dans le 1er degré. Mais la mécanique implacable de l’administration ignore que nos classes sont pourtant surchargées. Tous les collègues qui enseignent dans des classes souvent chargées en 1er degré, de 30 élèves en collège ou 37 voire 38 en lycée n’ont pas l’impression d’avoir des effectifs restreints. Ainsi, l’académie bretonne connaît depuis maintenant une vingtaine d’année des suppressions de postes qui ne font et qu’aboutir à des conditions de travail dégradées pour les enseignants du réseau privé breton. Mais, nous avons surtout souligné que nous sommes, de fait, pris entre deux feux. Celui du ministère qui, malgré le fait de prétendre faire de l’éducation une priorité nationale, ne fait que s’atteler à de la gestion comptable d’un champ professionnel où l’humain n’est plus le premier centre d’intérêt. Celui du SGEC, qui, tous les ans, dépouille la Bretagne pour détourner des postes vers des académies sans doute plus prestigieuses. Nous avons aussi dénoncé une fois plus, la part très importante des HSA. Leur nombre en croissance constante depuis plusieurs années est néfaste pour la profession. Elles creusent des inégalités (en particulier Femme/Homme, 1er degré /second degré). Elles peuvent créer de la souffrance au travail ainsi que des arrêts maladie et sont généralement plutôt assurées par les agrégés qui les choisissent ou les suppléants qui les subissent. La FEP CFDT Bretagne demande que, dès que cela sera impératif, des heures supplémentaires puissent être transformées en heures postes. Aussi, pour la FEP Bretagne, le bilan de ce GTA est un signal négatif adressé à l’ensemble des enseignants qui peuvent se sentir légitimement méprisés mais aussi inquiets. Le mouvement de l’emploi s’engage à peine mais nous appréhendons déjà les difficultés qui pourront de fait, apparaitre dans les prochains mois. Elles pourront se traduire par davantage de précarité et des potentialités de mobilité beaucoup moins grande.

 

Nous avons aussi déploré les réformes faites sans concertation dont nous connaissons les modalités étonnement par voie de presse ! Nous apprenons par exemple la suppression d’une heure de technologie en 6ème à la rentrée prochaine au « profit » d’une heure de renforcement en math ou en français. Quid des « emplois » et des services des professeurs de technologie ? Nous avons questionné la secrétaire générale de l’académie Mme Lamotte d’Incamps. Ces enseignants ne devraient pas être affectés par cette nouvelle disposition. Ils pourraient notamment intervenir dans ces groupes de renforcement pour les mathématiques. On nous a assuré aussi que ce changement ne se ferait pas au détriment de la techno dont l’enseignement se concentrerait sur le cycle 4. Un nouveau programme est en cours d’écriture et mettrait davantage l’accent sur le numérique. Malgré ces réponses, nous avons constaté un certain fatalisme de la part de nos interlocuteurs qui tend à  montrer que le ministère fonctionne à la « petite semaine » sans véritable projet hormis celui des « effets d’annonce ». Nous avons aussi fait part de l’inquiétude légitime des enseignants de LP. Le projet de réforme de la voie professionnelle a lui aussi été, dans un premier temps, élaboré sans concertation. Nous avons pu dire de vive voix à M. Le Recteur après la manifestation du 18 octobre dernier. Nous avons rappelé que la voie professionnelle a déjà subi l’introduction d'apprentis dont les modalités de prise en charge dans les classes (mixité publics) ne sont toujours pas ni claires ni satisfaisantes. LA FEP CFDT n’est pas, par nature, réfractaire aux réformes. Cependant, dans le cas présent, elle ne peut que condamner les choix ministériels.

 

Nous avons aussi choisi de rappeler que les enseignants accusaient depuis plusieurs années une baisse considérable de leur pouvoir d'achat. Le nombre de précaires dans l'enseignement privé ne diminue pas et la conjoncture actuelle ne fait qu’aggraver la situation de nombreux collègues. Le ministre propose un début de carrière à 2000 € et une augmentation de salaire jusqu’à 16 ans d’ancienneté. Beaucoup de collègues sont en colère après ces annonces et estiment discriminants les critères retenus, en particulier pour les plus anciens qui risquent de ne pas être revalorisés et dont un grand nombre, qui n’a pu bénéficier de avancements du PPCR,  attend un possible passage à la hors-classe à l’ancienneté.

Nous alertons le recteur tous les ans au cours de ce GTA sur ces constats alarmants, et qui détériorent inexorablement l'offre éducative académique. Nous ne sommes pas écoutés et sommes face à une politique nationale qui semble sourde à nos revendications. Pourtant les résultats sont là, et personne ne peut les nier : le métier d'enseignant n'attire plus. Alors qu'en 2008 le ministère enregistrait 47 757 candidats aux CAFEP et CAPES, en 2023, le nombre de candidats a baissé de 56%, pour atteindre péniblement les 26 636 candidats, et ce malgré la prolongation des délais d'inscriptions.

Ne nous trompons pas, les salaires très faibles particulièrement chez les plus jeunes enseignants sont une des raisons majeures de cette désaffection. Mais les conditions de travail, directement consécutives aux points que nous dénoncions plus haut et que nous dénonçons depuis tant d'années, sont également en cause dans la désaffection et le désamour pour ce métier, celui d'enseignant. Quelle proportion de baisse faudra-t-il atteindre pour que nos dirigeants comprennent que les conditions de travail de vos agents se dégradent de manière inexorable ?

 

Vous aurez compris que la FEP-CFDT Bretagne n’est pas satisfaite des moyens alloués pour la rentrée de 2023 et espère que ce message sera entendu tant du côté de notre employeur que des responsables du réseau privé.

 


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